AIMER LA VIE !

A propos du vœu sur la Corrida et la tradition tauromachique proposé au Conseil général en séance du 23 juin 2011 à Nîmes.


Je distingue la corrida, ou mise à mort, des courses camarguaises et des jeux avec les taureaux, fête sportive et de la bête et de l’homme. Car il s’agit là de nos relations sociétales des humains et des animaux.

Dans la nuit des temps, des mythes structurants, tels celui d’Iphigénie, d’Isaac, des cultes vaudoux ou de Mithra ont fait de l’animal le substitut du sacrifice humain….

Depuis, notre civilisation chrétienne ne sacrifie plus que symboliquement avec de pain et du vin, d’eucharistique façon la mémoire d’un sacrifié. Le peu de cas de la vie humaine ne cessa pas avec les tueries de gladiateurs pour le plus grand plaisir des foules et la sérénité des pouvoirs impériaux : « Panem et circences ».

L’arrachement des sociétés au sang sacrificiel est très lent.

Il mérite l’éducation au respect de la vie.

Il est vrai que la vision que Descartes a communiquée de l’animal n’y aide pas. Elle fonde la relégation de l’animal à l’état de mécanique insensible et incapable de sentiments, une horlogerie complexe mais sous l’homme et non pas à ses côtés et avec lui, comme toute la nature, d’ailleurs, devrait l’être.

C’est le fondement idéologique commode qui justifie l’industrialisation de la « bête à viande », du hors sol concentrationnaire à son exclusion quasi-totale de l’environnement urbain à l’exception du chien-chien et du minou !

Avec la Corrida, qui n’est pas de haute tradition, nous avons affaire à une pédagogie du sanglant, du pervers lèche-sang tel qu’en Place de Grève on en régalait la foule.

Une tradition n’est pas au demeurant toujours à respecter.

Je pense, à l’excision, l’infibulation, aux cothurnes japonais et aux mutilations qu’au nom d’une « culture », on inflige. Notre pays a fini par avancer sur la peine de mort, donnant ainsi une leçon de respect de la vie. Ce ne fut pas facile, ça ne l’est toujours pas.

C’est une avancée vers cette « humanité » dont voulait Jaurès qui reste à atteindre et qui n’en est qu’aux balbutiements.

La torture d’une bête avec des banderilles puis des enfoncements, dans ses chairs, de piques, avant de la tuer à bout de souffle, de férocité provoquée, apparaîtra un jour comme une barbarie que seuls un business local et un électoralisme justifiaient.

En conséquence, j’ai voté contre le vœu après avoir tenté ce discours, en me sentant quelque peu extraterrestre…..comme un personnage de « La Planète des Singes » de Pierre Boule.

Edouard CHAULET

Commentaires

Anonyme a dit…
« La corrida, ni un art, ni une culture ; mais la torture d'une victime désignée ».
Émile Zola, écrivain
Anonyme a dit…
Je croyais la peine de mort abolie en France, seulement depuis 1981 il est vrai.
Quand un Badinter de la cause animale se lèvera-t-il ?
Quand prendrons-nous conscience que la sensibilité animale est semblable à la nôtre ?
Quand l'homme cessera-t-il d'être un loup pour l'homme et pour les autres espèces qu'il croit inférieure ?
Un loup ?
Mais les loups sont infiniment plus estimables que certains humain !
Allez voir ce qu'il en est par ce lien.
En prime, vous y découvrirez un ange .
http://youtu.be/g8_3jrjGAxg
Anonyme a dit…
« L’homme est véritablement le roi de tous les animaux, car sa cruauté dépasse celle des animaux. Nous vivons de la mort des autres. Nous sommes des tombes marchantes ».
Léonard de Vinci, génie universel


C'est la suite du message précédent !
Anonyme a dit…
Ce que dit la Bible :

L'Eternel ne veut donc pas de sacrifices d'animaux:

"Je déteste et méprise vos fêtes, je ne puis sentir vos assemblées. Quand vous me présentez des sacrifices et des offrandes, je n'y prends aucun plaisir et les veaux engraissés que vous sacrifiez en actions de grâces, je ne les regarde pas" (Amos 5,21).

"Car je n'ai pas parlé avec vos Pères, je ne leur ai donné aucun ordre le jour où je les ai fait sortir du pays d'Egypte, au sujet des holocaustes et des sacrifices" (Jérémie 7,21).

"Je ne prendrai pas un taureau dans ta maison, ni des boucs dans tes bergeries car tous les animaux des forêts sont à moi, toutes les bêtes des montagnes par milliers; je connais tous les animaux des montagnes et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient" (Psaume 50,9),