Des belles personnes face au FN
« Ami, entends tu
le vol noir des corbeaux sur nos plaines
Ami, entends tu les cris
sourds du pays qu’on enchaîne ? »
Ainsi débute le chant
des Partisans, hymne de la Résistance française composé par une femme Anna
MARLY, une immigrée russe qui, comme des millions d’autres étrangers ont fait
et sauvé la France.
Ces étrangers, « nos frères
pourtant » et je salue ma sœur Leïla SHAHID, ici présente qui sait ce que
le mot Résistance veut dire et qui nous apporte son soutien.
Aujourd’hui
le Front National est aux portes du Canton de Rousson, du Gard.
Je
n’oublie pas la mobilisation, la générosité de toutes celles et ceux qui nous
ont hautement honorés dimanche dernier effaçant globalement la honte de porter
en tête dans les communes les plus rurales ces candidats FN, inconnus de tous,
hors sols, « ces petits soldats de la Marine « , qui elle n’a
pour objectif que la présidentielle de 2017. Ils chassent en meute, gagnent des
postes, des élus et labourent pour leur chef.
Qu’importe
que chaque département soit unique, pour eux un seul et même programme en tout
lieu.
Ils
se présentent comme les candidats anti-austérité, ceux des laissés pour compte,
des méprisés, des déracinés, des petits mais leur projet politique est avant
tout celui d’un nationalisme exacerbé qui ne remet en cause ni le capitalisme,
ni le libéralisme, ni la concentration des richesses dans les mains d’une
minorité. La famille d’ailleurs des chefs est milliardaire .
C’est
du « Marinal Zozialisme ».
OUI
les inégalités sociales, le chômage, la précarité, les revenus en baisse, les
affaires qui dégoulinent au sein du monde politico-financier, l’enrichissement
d’une minorité au profit d’une majorité toujours plus exploitée, la casse des
services publics nourrissent ce ras le bol.
Je
suis issue et j’ai grandi à St Privat de Champclos, commune de 300 habitants,
rurale et hospitalière. Pourtant, chez moi où je connais tout le monde et où
tout le monde me connait, le FN fait 4 voix de plus.
Pourquoi ?
Qui a glissé un bulletin FN dans l’urne ?
Là
bas, comme ici, on retrouve des déracinés, des paysans qui gagnent à peine le
SMIC , des chômeurs saccagés par la désindustrialisation, des petits
commerçants à qui on fait croire que s’ils ont des difficultés c’est à cause de
l’autre, de l’étranger et non du pouvoir d’achat, des classes moyennes qui ont
elles aussi peine à payer la clôture sécurisée de leurs pavillons, des gens
seuls, sans culture politique, sans histoire. Pas d’étrangers à St Privat, pas
de cité, pas de ghetto mais ce même sentiment de méfiance, de préjugés et de
repliement.
«
C’est un vote de colère » me dit-on, il l’est sur l’aigreur.
Les
gens de progrès sont sur l’espoir, les jours heureux, des printemps politiques.
Dimanche,
j’ai eu mal pour ma France héritière
des lumières, j’ai eu mal pour ces valeurs républicaines gravées aux frontons
de nos mairies : Liberté, Egalité, Fraternité.
J’ai
eu mal pour la culture, mal pour l’Enseignement, mal pour mes enfants, mal pour
les solidarités, mal pour la santé, mal pour notre planète pour laquelle le « petit colibri » barjacois
fait ce qu’il peut.
Je
terminerai par ces quelques lignes qui s’envolent sur nos ondes en ce
moment :
« Oh prenez garde à ceux qui n’ont
rien
Qu’on a laissés au bord du chemin
Ils voient la colère monter dans leur cœur
Chante, chante un petit oiseau malin
Qui monte au ciel, qui plane et qui
pique
Au dessus des royaumes et des
Républiques «
Aussi,
nous qui parlons au nom d’un peuple silencieux et qui s’égare
Ne lui
parlons pas de haut, faisons qu’il nous entende et surtout ENTENDONS LE
Cathy CHAULET- Rousson le 27 03 2015
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