Barjazzeries


J'avoue craquer quand j'entends "What  a wonderfull world" ou "les roses de Picardie" données en cool attitude  à un public pris de transes, à l'ombre des platanes, accompagement de fontaine garanti ! Et le discours d'Alain Raybaud, sur lequel je reviendrai, génial !


 
 

JAZZ EN BARJAC

          Ce 6éme festival « Barjac en jazz » s’ouvre dans des circonstances particulières dont il nous faut ici parler. Il y a quelques jours, notre nouveau ministre de la culture insistait dans une émission de radio sur l'importance des divers festivals, terreau fertile pour la vie culturelle en France ; louable constat. Mais, au même moment, le gouvernement annonçait 300 millions d'euros de coupe dans les aides aux collectivités locales et le premier ministre désignait les 500 000 conseillers municipaux « responsables » du déficit budgétaire de l'État. Il est pourtant une chose que tous les citoyens de France peuvent constater, sans investissement financier et HUMAIN des communes, il n'est pas de vie culturelle active, pas de festival. Nous en avons l'illustration dans notre canton : à Rousson, le festival de rock, « Les ROCKTAMBULES » s'arrête après 15 ans de vie et de formidable promotion pour des groupes locaux, faute de financement public.

APRES LES BELLES PROMESSES VIENT LE TEMPS DES COUTEAUX FROIDS QUI SUPPRIMENT, TRANCHENT AU NOM DU TERRIBLE PRINCIPE DE REALITE.

A Barjac, me direz-vous, tout va bien, la cité semble infatigable et festivals et évènements culturels, s'enchainent à un rythme parfois affolant. Cela mérite, comme le souligne, un journaliste du Midi-libre, le respect. Mais, cette exception ne tombe pas du ciel. Qu'il me soit permis ici de rendre hommage à notre maire Édouard Chaulet. Sa principale qualité, je crois, est que c'est un homme têtu, très têtu. Ce qui lui permet de ne jamais lâcher le morceau, laisser tomber, ce qui alimente sa force de résister et entraine, depuis plus de 25 ans, son village. Il est un point sur lequel jamais il ne cède : un euro donné pour la culture, l'éducation, la vie associative ce n'est JAMAIS un euro de trop, un euro perdu. C'est juste une petite graine, BIO évidemment, plantée au cœur des hommes pour nous permettre de mieux « faire village », pour être plus fraternels, plus ouverts.

Alors, quand il y a 6 ans Bob Marzaguil est venu proposer d'organiser à Barjac, un festival de jazz la réponse positive et l'engagement financier, matériel et humain de la municipalité, était une évidence. Parce que le JAZZ est une grande musique. Née dans la souffrance d'esclaves noirs dans le sud des « confédérés », de leur exclusion du monde des nantis, des gens de bien, des blancs, ce blues de « gens de peu » est devenu, au fil des voyages et des rencontres avec d'autres formes musicales (chansons françaises, Joséphine Baker, Nougaro, Boris Vian parmi tant d'autres, salsa sud-américaine) un patrimoine universel. Car c'est un art qui puise dans des racines, une identité forte, mais pas pour s'y enfermer, mais pour s'ouvrir au monde, aux vents du large.

L'actualité aux États Unis nous rappelle encore ces temps pas si lointains où à la Nouvelle Orléans les rues à l'ombre étaient réservées aux blancs et où à l'entrée de nombreux bars ou saloons s'affichait la sinistre pancarte NO DOGS NO NIGGERS (interdit aux chiens et aux noirs).

Alors, depuis 6 ans grâce à la passion et aux connaissances de Bob, aux efforts communs de l'Association Plein Cadre, de bénévoles toujours plus nombreux de l'accueil de la municipalité, par de belles journées d'août et de magiques nuits dans la cour du château, le jazz résonne dans les rues de notre village trouvant dans nos vielles pierres comme un écho naturel.

« BARJAC EN JAZZ » une évidence qui dure et durera longtemps.

Juste vous signaler pour terminer, dans ce programme où, « comme dans le cochon, TOUT EST BON », 2 moments particuliers :

         Le samedi 19 août pour la première fois à Barjac, une parade à la façon de la Nouvelle Orléans, dans le style du mythique groupe français « LES HARICOTS ROUGES » va parcourir les rues du centre ancien de Barjac.

         Le même soir, une soirée exceptionnelle le « HARLEM FANTASY JAZZ ORCHESTRA » rendra un rare hommage au DUKE, Duke Ellington ce compositeur de plus de 3 000 inoubliables morceaux, ce pianiste génial qui vint en France et en Europe pour la première fois au début des années 50 et que Boris Vian, plus que tout autre vénérait et qu'il accompagna dans les nuits parisiennes.
 

QUE 10 ? CENT ? MILLE FESTIVALS
ECLOSENT ET PROSPERENT DANS TOUS NOS VILLAGES
LONGUE VIE AU FESTIVAL BARJAC EN JAZZ.

 

                                                                  Alain RAYBAUD
                                                                  Conseiller Municipal,
                                                                  Délégué à la Culture


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