La reprise scolaire à l'ordre du jour


La réalité nous pousse à agir. J'ai tenu à ce que sous la responsabilité de Aline Guyonnaud, les élus, anciens et nouveaux, les directeurs d'école, les parents d'élèves, les responsables de service municipaux, débattent par les moyens de la vidéo des moyens à mettre en oeuvre pour effectuer éventuellement en toutes précautions une progressive reprise de l'école, de la cantine, de la garderie.
En préambule, j'ai insisté sur la valeur de l'obligation scolaire, sa gratuité, son importance pour l'avenir des enfants et de la France.
La crise fait émerger  dans le fatras des peurs, un désir d'école porteur d'espoir. Mais elle révèle aussi les décrochages dans des familles accablées pour lesquelles nous pouvons jouer un rôle de soutien et de libération.
23 personnes participaient à la réunion. J'ai donné la parole à tout le monde durant 3h15! Des incertitudes augmentent les angoisses. Il faudra bien se mettre en chemin un jour ou l'autre, entraîner enfants, personnels à la manœuvre pour déjouer la menace du COVID-19.
Mardi, la municipalité sera saisie des réflexions entendues et définira son rôle.


COMMISSION SCOLAIRE DU 30 AVRIL 2020
Ordre du jour
Introduction 
En fonction des données reçues de l’inspectrice d’académie à ce moment-là : 
1/ Déroulement du calendrier de rentrée progressive et conditions de reprise envisagées par les 2 écoles 
2/conditions de la continuité pédagogique (2 écoles)
3/ déroulement d’une journée type avec aménagements nécessaires (2 écoles)
Accueil des élèves   
Conditions en classe 
Récréations 
Temps méridien /cantine 
Sortie de l’école 
4/ Garderie et ramassage scolaire (2 écoles)
5/ nettoyage et désinfection des locaux (2 écoles)
6/ questions des participants 
7/ Pour les élus présents à la réunion : prolongation des réflexions et des échanges 

Compte-rendu
Participants : Rémi Perollet, Simon Cointe, Sylvie Cheyrezy, Chantal Olivieri, Robin Furestier, Alain Raybaud, Fabrice Reboul, Aline Guyonnaud, Emilie Breton, Sylvian Bellin, Monique Ferrat, Brigitte (nom ??), Edouard Chaulet, Bénédicte (nom ??), Elisabeth Dau, Brigitte Brignon, Delphine Vincent, Joseph Vinolo, Emilie Clavaguera, Olga Bofill, Annie Lehe
Intervention de Rémi Pérollet, directeur de l’école publique :  
  • Peu d’informations connues – des changements à prévoir  
  • 11 mai : pré-rentrée des enseignants, 12 mai : rentrée des élèves le 12 mai – toutes les classes rentrent en même temps. Mais groupes de 15 personnes maximum.
  • Volontariat des parents, mais avec des restrictions (indications données par l’inspectrice) : ne peut pas se faire du jour au lendemain, les parents ne peuvent pas changer d’avis dans des délais courts. Leur décision les engage.   Un sondage auprès des parents est en cours. Une lettre d’engagement sera à compléter par les parents, afin de les « engager ». 
  • Résultat du sondage : une 40aine d’enfants présents, pour le moment, voire 50. Tous les enfants viendront tous les jours – pas de groupes de niveau (les niveaux de classe seront mélangés).  Néanmoins, les enfants viennent toute la semaine tant qu’on a moins de 70 enfants, pour tenir la limite de 15 enfants par classe. 
  • Si les parents changent d’avis, ils doivent prévenir l’école qui décidera des conditions de reprise (où et quand). En effet, l’organisation devra être modifiée. Les parents devront donc attendre quelques jours avant de pouvoir remettre les enfants à l’école. 


Bénédicte, directrice de l’école privée
  • Projet de protocole sanitaire publié, texte de référence, cadre national : information aux familles nécessaire, gestion du personnel (besoin de formation au niveau sanitaire – gestes barrières) – priorité à la distanciation, sens de circulation dans les bâtiments, personnel d’accueil équipé de masques et gants (+ gel) - propriété au lavage des mains – espace nécessaire pour la distanciation sociale. 
  • Information de l’éducation nationale aux parents, pour qu’ils connaissent les dispositifs – information 1 fois par semaine des familles de l’avancée du déconfinement. 
  • Continuité pédagogique perdure jusqu’à fin juin (livret au format papier que les parents viennent récupérer à l’école).
  • Conditions d’espace qui conditionnent la possibilité d’ouverture des écoles. 
  • Il y a un certain nombre de documents à élaborer, et d’actions de formation à mettre en place
  • Demi-pension : restauration dans la salle de classe – plateau repas à prévoir. Si réfectoire, organiser un roulement des temps de restauration 


Question de la continuité pédagogique (Rémi Perollet) :
  • Perdure, mais pas de la même manière. Il y avait un site où les activités à faire étaient mises à la disposition, avec des vidéos, des PowerPoint… Mais la disponibilité des enseignements sera moindre. D’après l’inspectrice, la priorité est donnée à la réouverture de l’école, la continuité pédagogique ne sera que subsidiaire. Il s’agira surement des photocopies, ou une liste de tâches à faire, quelque chose de plus simple.
  • Sur la distanciation, elle sera possible en classe, les élèves seront à 1m/1m50 entre eux. En tout cas pour le primaire. Pour la maternelle, ce sera plus compliqué à tenir, notamment en cours de récréation. Ce sera une distanciation de groupe : faire en sorte que les groupes ne se croisent pas (même sens dans les couloirs, récréations échelonnées…). Une distanciation individuelle en pratique est difficile. 
  • S’il y a plus de 70 enfants qui souhaitent venir à l’école, il va falloir organiser un roulement. Mais ce n’est pas le cas encore. 
  • Sur l’accueil des enfants, et la question des parents qui accompagnent les enfants : au niveau du portail maternelle, il faudrait mettre une signalisation pour que les parents n’entrent qu’un par un dans la cour, qu’ils ne rentrent pas dans l’école, et sortent par le grand portail pour qu’ils ne se croisent pas. Il faut aussi échelonner les sorties, que les classes et les parents ne se croisent pas. Sortie un par un. 

Sur la question de la gestion municipale (Edouard Chaulet, Aline Guyonnaud, élus) : 
  • Questionnement sur la désinfection/nettoyage : il y a une formation à mettre en œuvre, et des moyens à mobiliser, tout en sachant que certains agents sont eux-mêmes parents et peuvent être contraints par la garde des enfants. Mobilisation nécessaire des agents municipaux. 
  • Question sur les repas : l’absence de cantine pourrait faire en sorte dans les familles modestes qu’il y ait une augmentation du coût du repas pour les familles. L’équipe municipale envisage des paniers alimentaires avec des bons d’achat, organisés par le CCAS pour les familles non imposables avant déductions fiscales.
  • Pour les enfants présents à l’école, il y aura une multiplication des services au réfectoire, ou bien une prise de repas dans les classes. Cela devra être étudié. 
  • Renforcer les réflexes sur le lavage des mains, qu’à plusieurs reprises dans la journée les enfants aillent se laver les mains, et pas simplement avant la prise de repas du midi (ce qui était déjà le cas avant le confinement). 

Concernant la gestion de la cantine (Simon Cointe, agent municipal) : 
  • L’organisation sera possible, avec plusieurs services, avec des précautions supplémentaires d’hygiène. On privilégiera les repas chauds, voire même des prises de repas en extérieur. Les tables qui sont disponibles à la mairie. 
  • Le repas des maternels parait très compliqué, car beaucoup de proximité est nécessaire. 

Fabrice Reboul, agent municipal, sur l’organisation et personnel communal :
  • Personnel à organiser pour la pause méridienne.
  • Complications pour le personnel d’entretien. A organiser. 
  • Crainte particulière concernant les classes de maternelle. 
  • Garderie à organiser, temps périscolaire.
  • Quid du centre aéré le mercredi après-midi ? 

Question des masques : 
  • Les enseignants devraient être fournis en masques grand public par le rectorat, mais pas plus d’informations pour le moment.  
  • La mairie doit en recevoir le 7 mai – en espérant qu’il n’y ait pas de retard.    

Intervention de Robin Furestier, élu municipal : 
  • Problème d’information : la communication aux familles sera primordiale
  • Le conseil scientifique avait conseillé de ne pas reprendre au 11 mai, mais en septembre.
  • Organisation très compliquée, voire impossible ? Notamment pour les enfants les plus jeunes.
  • Nouvelle évaluation le 2 juin – seulement phase de test
  • Questionnement sur la validité de la question de la reprise au 11 mai.  Délai très réduit pour s’organiser
  • Il va être établi une liste des Départements en fonction de la gravité de déplacement du virus, pour orienter les décisions. Elle ne sera accessible que le 7 mai. Le temps de prise de décision sera donc très court. 

Réponse de Monsieur le Maire :
  • Les questionnements restent les mêmes, quelle que soit la date de reprise. Le virus sera toujours présent.  La réflexion ne sera pas perdue. Certains problèmes perdureront.
  • Il faudra bien définir si les conditions matérielles et humaines permettront une reprise dans les meilleures conditions.  

Intervention d’Alain Raybaud, élu : 
  • Il faut prendre en considération l’importance de l’école pour les enfants. Ces derniers demandent à retourner à l’école.

Laurence, déléguée de parents d’élèves : 
  • Question sur l’aspect communication aux parents d’élèves : besoin de plus d’informations sur les conditions de la reprise. Serons-nous en mesure d’informer les parents dans le délai du 11 mai ? Pour que les parents puissent se positionner en connaissance de cause. 

Réponse de Monsieur le Maire : 
  • Confirmation de l’aspect très important de l’information, comprendre les raisons qui poussent les parents à ne pas confier les enfants à l’école, quels sont les manquements à leurs yeux. Afin que l’échange soit possible. 
  • Le premier « sondage » était surtout pour avoir une première estimation des effectifs. 

Intervention de Brigitte Brugnon, élue : 
  • Avons-nous l’assurance que tous les enseignants reprendront leur activité en présentiel ?
  • Besoin de beaucoup de communication avec les enfants, pour leur expliquer la situation. Besoin pédagogique d’explications sur la situation, que la situation n’est pas normale.

Réponse de Rémi Perollet : 
  • A l’heure actuelle, tous les enseignants seront là. Mais des enseignants se posent des questions, notamment une maîtresse qui est vulnérable, ou encore une autre qui ne sait pas comment va s’organiser la garde de ses enfants en bas âge (crèche, mais accueil prioritaire normalement pour les enseignants). Pour le moment, il n’y a pas de réponse définitive.
  • Les syndicats avancent aussi le droit de retrait, beaucoup y pensent. 
  • Les enseignants sont également en souffrance du fait du manque d’informations, et des revirements. 
  • Le premier sondage était très nécessaire, bien que les informations étaient très limitées. On ne peut s’engager sur rien pour le moment. 

Concernant l’école privée, Bénédicte, directrice : 
  • Les enseignants sont partants pour reprendre. Mais ils leur manquent également des informations. Les instructions sanitaires vont être communiquées petit à petit.

Intervention APE (nom)
  • D’accord sur la reprise, mais besoin de plus de communication de manière que chaque parent soit au fait de la réalité de la reprise. 
  • La préparation de la rentrée des enfants au sein des familles va se faire au fur et à mesure, les parents prennent part aussi au besoin de compréhension de la situation par les enfants. Communiquer le plus rapidement possible pour que les parents puissent intégrer les informations, afin de faire un état des lieux de la situation.    

Intervention de Aline Guyonnaud :
  • Une couturière bénévole a confectionné un certain nombre de masque, qui peuvent provisoirement « dépanner ». 

Ecole privée : 
  • Peu de visibilité sur le nombre d’élèves disposés à rentrer. 
  • Trois choses sont ressorties des dialogues avec les parents : certains élèves ont besoin de suivi, certaines familles se sont rendues compte que l’aspect social de l’école manque, et l’organisation effective.
  • Tous les matins, la température des enfants doit être prise à l’arrivée à l’école. De même pour les adultes. Il faut acheter des thermomètres. Et faire que ce ne soit pas anxiogène pour les enfants. 

Réponse de Sylvie Cheyrezy, Mairie de Bessas : 
  • Confiance de la commune de Bessas, pour les élèves qui fréquentent l’école de Barjac. La commune soutiendra la réouverture de l’école. Néanmoins, il y a des interrogations concernant le transport scolaire. C’est un frein pour les enfants de Bessas. 

Réponse d’Aline Guyonnaud : 
  • Nous n’avons pas les informations. Mais il y a eu d’enfants, donc la distanciation pourrait convenir. Il faut se rapprocher des sociétés de transports scolaires afin d’avoir leur point de vue et leurs chiffres sur le nombre d’enfants attendus. C’est à eux de mobiliser les enfants. 

Intervention de Joseph Vinolo (élu et parent d’élève) : 
  • Inquiétude ravivée concernant le cas d’enfants contaminés, accueillis à l’école. Il faudra se poser la question de la gestion des enfants contaminés

Intervention de Fabrice Reboul : 
  • 3 enfants ont été accueillis pendant les vacances de Pâques ont été accueillis par l’équipe municipale. Il a pu être constaté qu’il est compliqué pour les enfants de comprendre la distanciation.
  • En tant que responsable de l’accueil périscolaire : les groupes de classe ne doivent pas se croiser. Pourtant, au niveau de la garderie, les enfants se croisent. Il y a des chances que cette condition ne soit pas tenable. 
  • Les animatrices se posent beaucoup de question en matière sanitaire, notamment le nettoyage. Il y a aussi des questions par rapport à la sieste pour les enfants de maternelle, où les enfants peuvent se côtoyer. 
  • Il va falloir faire le bilan des personnels mobilisables. Nous ferons le bilan entre nous. Les deux atsem sont prêtes à être mobilisées. L’interrogation se situe au niveau d’Aline et de Violette. Loïc peut également être mobilisable sur l’école. Le personnel de la voirie peut également venir en renfort.

Intervention de Delphine Vincent : 
  • Pense qu’il y a beaucoup trop de protocole pour la rentrée se fasse dans de bonnes conditions, trop de changements. Les changements d’habitudes pour les enfants est très compliqué (60 jours en moyenne). Les vacances sont très proches.  

Intervention de Joseph Vinolo : 
  • Ne va-t-on pas créer une inégalité entre les parents qui sont présents à l’école, et ceux qui sont toujours chez eux. La partie réalisée à distance risque d’être amoindrie. 

Réponse de Rémi Perollet : 
  • Le discours de la continuité pédagogique pour l’inspectrice, qui se fait le relai du rectorat, est que celle-ci sera maintenue. Mais la priorité sera la réouverture de l’école. Ils estiment que si les parents font le choix de ne pas amener les enfants à l’école, auront toujours le CNED et le soutien de l’école. On donnera le travail comme dans le cas d’une absence d’un enfant. Mais il y aura bien une différence de suivi, car le but est de pousser les parents à remettre les enfants à l’école. Cela doit être progressif. 

Sur la question de la garderie et du centre de loisirs : 
  • Remettre en route ces installations est complexe, car ces deux dispositifs encouragent le brassage des enfants, qui doivent normalement respecter une distanciation de groupe, et ne pas être mélangés entre les groupes. Il serait donc question de ne pas rouvrir ces dispositifs. 

Sondage aux participants de la réunion : 
  • Une majorité pense qu’il s’agit d’une reprise trop anticipée. C’est trop tôt pour s’organiser dans des conditions correctes. Beaucoup pensent que le 25 mai permettrait d’avoir plus de latitude. 

Un sondage a été effectué auprès des participants de la réunion. La grande majorité s’accorde pour dire que la réouverture des écoles est précipitée. Le délai laissé, d’ici le 11 mai, parait déraisonnable pour organiser sur tous les points la reprise. Un délai plus large, autour du 25 mai, parait, à tous, plus raisonnable et adapté. 

Commentaires

Anonyme a dit…
https://www.midilibre.fr/2020/05/04/gard-rhodanien-les-maires-de-la-vallee-de-la-ceze-refusent-de-rouvrir-les-ecoles,8873704.php

A quand une prise de position en territoire de Ceze-Cevennes ?