Hommage à un prof d'histoire/géo

intervention de Aline GUYONNAUD

Bonjour à vous tous,
Nous vous remercions d’avoir répondu si nombreux à notre
appel pour ce moment de rassemblement, en mémoire et en
hommage à SAMUEL PATY, ce professeur d’histoire et d’
instruction civique qui avait la lourde et délicate charge
d’éducation et d’ouverture d’esprit de nos jeunes adolescents
dans le respect des valeurs de notre république « LIBERTE,
EGALITE, FRATERNITE »
Personnellement , je ne peux pas m’empêcher de penser à ce
vendredi 16 octobre où nous avons vécu une belle et
inoubliable journée en plein air, justement sous le signe
prioritaire de LA FRATERNITE et du RESPECT de chacun , avec
tous les élèves, les enseignants, le personnel municipal et les
parents à l’occasion du 1er  cross de l’école
C’est justement ce soir là que la terrible nouvelle nous est
parvenue. Cette actualité particulièrement violente nous
assomme et nous laisse dans une immense émotion qui oscille
entre la peur la colère et l’incompréhension : où en sommes
nous des valeurs fondamentales de notre pays ?
Avant la mise en berne symbolique du drapeau de la
République, je laisse la parole à M. le Maire, Edouard CHAULET


RASSEMBLEMENT HOMMAGE A SAMUEL PATY

DIMANCHE 18 OCTOBRE 2020

Chers amis,

Il fallait que nous nous rassemblions, comme nous l’avions fait pour Charly Hebdo en guise d’une triste cérémonie des vœux.

Si j’ai pris cette décision, c’est comme Maire, représentant de l’Etat et de la République, mais aussi comme enseignant en Histoire et Géographie dont le cœur saigne et rage devant cet attentat, ce meurtre. Mais j’exerce aussi ma raison.

Les faits, ils ne sont pas tous établis et nous serons probablement édifiés lorsque toute la machine à tuer à répétition sera découverte.

Oui, il fait noir au pays des Lumières.

Oui, nous avons des doutes, des mauvais passages, des lenteurs, des retenues : c’est ce que j’aime de mon pays incertain parfois… D’autres n’ont que certitudes.

Ceux qui ont le tranchant de l’acier et aiguisent leur peuple des pieds au cerveau, ceux dont le message «divin» amène follement à tuer et à bannir toute Humanité d’eux-mêmes, méritent le désert.

Un prof d’Histoire-Géo, ça sert à quoi ?

Ceux qui doutent de leur utilité, sont édifiés : à faire rempart contre les monstres, par l’esprit, la culture, les connaissances, l’esprit critique. Ils sont les premières lignes des hussards de la République… Et ils le payent aujourd’hui.

Comme ceux qui à Rouen, parce qu’ils ont un autre dieu sont assassinés dans l’église, à Montauban parce qu’ils sont des enfants juifs ou des musulmans vrais, ceux qui dessinent à Charly, ceux qui rient et dansent en aimant la vie au Bataclan, ceux qui maintiennent l’ordre de notre société…

En Algérie, le fanatisme islamiste a tué 200 000 personnes. Il ne s’est pas trompé : des journalistes, des profs, des avocats, des écrivains. « Tout ce qui dégrade la culture, raccourcit les chemins qui mènent à la servitude » disait Camus.

Le prof d’Histoire ne manque pas de remarquer et de le dire avec courage que la géographie du sang recouvre celle du pétrole, et d’observer que la guerre a été portée contre des Nations musulmanes laïques en Irak, en Lybie, en Syrie, et que les satrapes dictateurs ne justifient pas ces agressions, sinon pourquoi pas intervenir aussi en Arabie Saoudite, en Turquie, au Pakistan.

Ces assassins ne mènent pas un combat de justice mais veulent au prix du sang, une régression moyenâgeuse selon un fanatisme cultivé en des lieux qu’il faut dénoncer.

Cela dit, c’est ma façon de voir, vous pouvez en avoir une autre et l’exprimer de droit en toute sécurité. Le fanatisme, lui, tue ceux qui le contredisent.

Voilà à quoi sert un prof : à ouvrir l’esprit, la critique, à indiquer les épopées glorieuses comme les fautes lourdes à s’éteindre. Il sert à faire aimer sa Patrie, à susciter cette effervescence des esprits que l’on nomme le génie d’un peuple.

Honneur à toi Samuel PATY, tombé au champ d’honneur de l’éducation,

du savoir, de la libre pensée.

Ta lumière de déclinera jamais.

Vive la France !



                                                                                    Edouard CHAULET,

                                                                                    Maire de BARJA




 à Alès


Peu de jeunes scolaires dans la manif, mais ils n'ont pas dit leur dernier mot: le prof d'histoire -geo est populaire.
Sur leur pancarte :"je suis enseignant". J'ai fait le provocateur et le pédago chiatique. "Vous devriez écrire "je serai enseignant" car vous ne l'êtes pas encore. D'ailleurs  "serai", faut-il mettre un "s" ?
"Serai, c'est le futur, le certain, l'assuré, mais "serais", c'est conditionné, ça va dépendre... Par exemple,
on peut écrire :" je serais enseignant si c'est mieux payé et moins risqué" Incorrigible,  je suis. Je ne me referai (ai)pas, je m'achève!




Le sous préfet Jean Rampon et son fils avec nous ,les 700 manifestants, et comment!

Hommage national ce mercredi 21 10 2020
Le micro à été ouvert à ceux qui voulaient s'exprimer. 
Une dame à dit le rôle de la culture et de la bibliothèque, un homme à décrit le côté pervers des réseaux sociaux. 
J'ai parlé de l'education à la démocratie et au débat contradictoire dans les classes. 




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