Souvenir-méditation-lutte pour la Paix



 

11 NOVEMBRE 2021


« Déjà, vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places, Déjà le souvenir de vos amours s’efface déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri » écrivait Louis Aragon qui fut médecin auxiliaire dans les tranchées, à propos de ceux qu’on surnommait « les Poilus » ces paysans braves et sans pognon qui ne se rasaient bien que pour mettre leur masque à gaz !

Barjac n’oublie pas les 43 tombés au champ d’honneur et d’horreur, plus ce gamin Dalen fusillé à 19 ans pour terroriser les hésitants à marcher au feu des mitrailleuses. Aujourd’hui nous avons une pensée aussi pour leur père et mère qui ne les avaient pas mis au monde pour en faire de la chair à canon et de l’humus pour la terre de France, pour leurs enfants orphelins et leur veuve, pour ceux qui ont survécu estropiés, sans yeux, gueule cassée ou fous de l’effroi du front dévoreur de vie. En août 14 on comptait 25.000 morts par jour ! Cette France pour laquelle ils croyaient mourir, c’était celle des marchands de canons, des affairistes coloniaux, des planqués à l’arrière et des incapables de hauts grades, bourgeois mal remis de l’affaire Dreyfus.

A l’école primaire, mon instituteur, M ACHARD, pupille de la nation pour avoir perdu son père, grâce lui soit rendue, nous avait soumis à un drôle de problème d’arithmétique d’essence pacifiste ! Il s’était procuré les évaluations des ravages matériels et humains gigantesques en territoire français et nous avait demandé sachant la population survivante, par famille, d’obtenir par une division ce que chacune d’entre elle aurait eu pour ce prix. C’était plusieurs maisons, un tracteur, une auto, deux mois de congés chacune ! Un résultat qui montre que le travail humain est fécond et performant et la nature bien bonne et généreuse : Quel gâchis ! Merci mon cher maître de m’avoir appris à haïr les armes et la guerre, celles de mon temps l’Indochine, le Vietnam, l’Algérie contre lesquelles nous nous retrouvions lors des manifestations pacifistes. L’hallucinante horreur des guerres est toujours justifiée des plus nobles prétextes et la vérité est la première victime des propagandistes. La guerre de Troie de l’antique Grèce, se fit au nom de l’honneur d’un roi cocu pour lequel son frère, chef d’expédition était prêt à immoler Iphigénie sa fille !Ces vagues sanglantes ont roulé au travers de l’histoire jusqu’à nos jours, aux rivages de nos confortables passivités. Pour détruire l’Irak Colin Powel a menti devant le monde entier, Sarkozy a ravagé la Lybie au nom des Droits de l’Homme, en Syrie, au Yémen, les mensonges anesthésiants sont à peine couverts par les odeurs du pétrole… sans parler des sournoises guerres et coups d’état de la « Françafrique »

La violence, la guerre est-elle une indélébile caractéristique humaine ? La guerre est-elle la fatalité d’une société « normale » ? Je ne le pense pas. Ici, devant ce monument aux morts, c’est l’occasion d’y méditer en tout cas.

Plutôt que de nous résigner, éduquons à la Paix, à la Fraternité qui ne va qu’avec l’Egalité et le respect de l’autre, quelle que soit sa langue, son vêtement, sa religion ou la couleur de sa peau, guerre à la maladie, à la pauvreté, à l’ignorance, oui, voilà pour donner du sens à nos vies !

Peu importe si c’est naïf : au marché de Noël, encore une fois, nous offrirons à tout enfant qui viendra jeter ses jouets guerriers à la poubelle, un livre.

Et demain, en cueillant les olives, ensemble, pensons à l’olivier de la Paix qui se fortifie dans l’âme de nos petits.

Que tout ce qui tisse des liens, fait village soit suivi et encouragé.

Vive Barjac !

Vive la France !

Vive la Paix !



Edourd CHAULET,

11 novembre 2021

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