Ensemble, les enfants de la balle.






 Allez LES BARJACOIS ! A 18h 30 en terrain neutre de St Christol ils vont s'expliquer avec les Uzetiens pour la finale.

1 à 0. Nous perdons tout juste, dans l'honneur et la gloire !


Tout d'abord le bus jaune, ça promet pour les "or et sang" . Une quarantaine de passagers, c'est pas mal pour une première. Le bus, c'est l'écologie, la sécurité et un peu de fraternité. Ça fait moins kéké que la caisse et  ça change de la carlingue habituelle.

Nous arrivons deux heures avant le lancement de la balle, attente dans la foule, frites et buvette, retrouvailles.

Uzès en bus aussi, une poignée de gamins de l'école de foot. Pour la claque et le haka. 

Me voilà en tee-shirt rouge comme tout le monde, offert par le Président Gilles. Plaisanterie facile...

La droite et la gauche sont là... Le foot ça rassemble.

Les Barjacois, cadets et séniors, copains, familles, élus, sont là, massivement, croisants les doigts, frémissants d'espoir et évoquant la chance, pleins de niaque, comme s'ils voulaient la communiquer à nos artistes de la balle.

Il y a aussi des amis de St Jean, St Ambroix. Il est vrai qu'ils n'ont plus d'équipe ni de stade... 

Barjac a procuration du territoire. C'est lourd, surtout que Uzès joue 4 catégories au-dessus, qu'il paraît qu'ils sont payés, qu'ils ont des avantages en cas d'exploit.

Les nôtres, pétoule peuchère... Pour la gloire ! C'est classe ! 

Longue attente sur des gradins en béton dans le vent et le soleil. Fiévreuse exubérance d'une jeunesse mâtinée d'anciens gamins. 

Des jeunes s'obligent à chauffer avec un porte-voix. Chauffe, chauffe, tout est bon. Les pétards, les fumigènes... , Le vent rabat des résidus de poudre et de carton, j'en ai plein le nez, et les oreilles aussi, mais des badaïres. 

Paraît que le foot, faut pas être délicat, que c'est ça: les gros mots, le boucan, les drapeaux, de ceux qui font pas des morts. Quoique le hurleur, inépuisable en appelle "Aux armes" "On va les tuer" et même plus, par une souffrance arrière performante impudique. Les enfants rigolent de voir des adultes mal élevés. On n'est pas à Roland Garros. Ah ! pouvoir entendre le claquement du pied frappant la balle, la vibration de la transversale sauvant d'un but, le cri du joueur prenant un coup ou tout simplement le sifflet de l'arbitre. Jouir d'une quiétude qui me laisserait ma liberté de penser et de sentir. Me voilà enchaîné à un emportement impitoyable. Planqué dans le chœur, le préposé à l'ambiance me débusque. "Chaulet avec nous" He! Hé ! Les vedettes sont sur la pelouse, une vraie, qui sent l'herbe et l'humidité, qui jaunit de l'oubli en été et qui tache le maillot. Au loin, j'en mate une synthétique, vert profond,  pétrole solide, tapis de dollars saoudiens, cache poussière sableuse au soleil... 

Les clans rivaux se défient comme des guerriers avant la bataille, grimaces, jurons, doigt d'honneur et j'en passe. Je ne suis pas seul à souffrir, le grillage en prend un coup. Personne n'aime les cages même celles qui protègent. C'est comme les frontières.

Les joueurs aussi s'échauffent. Les" en noir" du pays d'Haribo ne sont pas en reste.

Le coup de sifflet libère les ovations.

Pourtant techniques, c'est sur un cafouillage que les ennemis marquent dès les premiers moments, après un geste méchant, genre claque qui a déchaîné la colère legitime de mon camp. 

Blessés dans leur espoir, les sang et or se cabrent dans un "ils ne passeront plus". Ils accrochent, menacent, défendent, rivalisent de vitesse, de technique et d'actions collectives.

Le gardien assure. Un chat, ce Vicki. 

Les supporters  Barjacois encouragent, Barjac fait front, Barjac résiste. Il va perdre de très peu ce match difficile. L'équipe s'est donnée à fond ! Elle a perdu d'un but mais a gagné le cœur de son village, uni que ça en peut pas plus.

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