11 novembre. Se souvenir, réfléchir, agir pour la Paix
Qu’est ce qu’on fait là ?
Nous venons penser aux morts de 14.18. Des millions. Tous des bien portants, des jeunes courageux, des papas, des frères, des amoureux… beaucoup de paysans, d’ouvriers mais aussi des Sénégalais, des Algériens, des Indochinois, des Malgaches.
Le sang des autres et des étrangers ne rebutait pas, pour régler nos conflits européens, à ce moment là. Tous furent mis au pas par une certaine éducation chauvine, une propagande intense et aussi la terreur des fusillés pour l’exemple.
Mais nous venons aussi nous unir pour réfléchir et méditer sur notre civilisation, sur nous-mêmes. Et cela, ni les émotions, ni le rituel bien réglé de ces cérémonies, ni la conscience de nos différences de pensées ne doivent l’empêcher. Il faut le faire avec recul et hauteur de vue, sans complaisance, au nom de l’Humanité et de la Paix.
J’avais un instituteur, M. ACHARD dont le père était mort en 14.18 et qui lui-même sera résistant et soldat de la 1ère armée en 1944/1945. Je n’ai pas oublié une de ses étranges leçons de calcul arythmétique pour nous apprendre la division. Il avait fait le montant total des dégâts matériels d’une guerre qui s’était déroulée totalement en France. Maisons, rentes, églises, champs, mais aussi les pensions, les bombes, les obus… Une somme astronomique ! Il nous avait demandé de la diviser par le nombre de familles françaises. Cela donnait une somme pour chacune qui permettait une voiture, une maison et un revenu ramenant la journée de travail à 4h/jour. J’étais édifié à vie sur la question de la guerre au-delà du prix du sang !
Qu’est ce que cette civilisation européenne où on travaille comme des fous et jusqu’à plus d’âge pour, les 30 an, tout détruire, tout casser, tout meurtrir ? Où on détourne des richesses pour des armements qui vont nous donner l’illusion de régler à l’échelle mondiale la concurrence des économies antagonistes et concurrentes, écouler nos produits, récolter des matières premières à bon compte et répandre nos droits de l’homme avec des bombardiers ?
Les frontières qui doivent reculer ne le feront pas par la violence.
Ce sont celles de l’ignorance, de la faim, de la maladie, des pollutions de toutes sortes, des laideurs acceptées du manque humanitaires c’est-à-dire d’hospitalité, de charité chrétienne, de fraternité républicaine…
Le monde moderne permet la connection des peuples différents, leur rencontre par les voyages et les images, leur mariage par des échanges. La créolisation s’accélère et l’histoire génétique de chacun s’enrichit. Au diable les races pures ! L’Europe, qui a parcouru les continents souvent de façon meurtrière, doit aujourd’hui se réhabiliter spirituellement et hisser sincèrement son hymne de Paix.
La France peut contribuer à bâtir un demain de justice avec le poids tragique d’hier, et se donner au monde sans compter !
Edouard CHAULET,
Le 11 novembre 2022
Commentaires
Droits qui furent aussitôt suivis par une effroyable et sanguinaire Terreur.
Qu'a fait l'humain de la parole du Christ après l'avoir crucifié ?
Que de crimes et de génocides en son nom !
Aucune idée, la plus généreuse soit-elle, la plus non-violente, la plus altruiste qui soit ne résistera à la soif de pouvoir et à la soif de la richesse, fut-ce aux dépends de ses frères.
Quels frères d'ailleurs, quelle humanité quand il s'agit de profit.
Jusqu'au sein des familles.
L'être humain est capable d'accomplir des actes admirables de générosité désintéressée mais se laisse rattraper par la part diabolique qui sommeille en lui.
"Et de même qu’une seule feuille ne jaunit qu’avec l’assentiment silencieux de l’arbre tout entier ......." Khalil Gibran - Le prophète
La question étant : comment changer en profondeur la nature humaine.
"Tous les êtres boivent la joie
Aux seins de la nature ;
Tous les bons, tous les méchants,
Suivent sa trace parsemée de roses."
Ode à la joie de Friedrich von Schiller qui, sur dernier mouvement de la 9e Symphonie de Beethoven, est devenu l'hymne officiel de l'Union européenne.
union où des anges de bonté et des démons avides se côtoyent .....
Est-ce sans espoir ?
J'aimerais croire le contraire.
Je refuse de partager l'avis de ceux qui prétendent que l'homme est à ce point captif de la nuit sans étoiles, du racisme et de la guerre, que l'aurore radieuse de la paix et de la fraternité ne pourra jamais devenir réalité.
Je crois que la vérité et l'amour sans conditions, auront effectivement le dernier mot.
Je crois fermement que, même au milieu des obus qui éclatent, et des canons qui tonnent, il reste l'espoir d'un matin radieux.
Je crois que la bonté deviendra un jour la loi.
Et personne n'aura plus de raison d'avoir peur. "
Extrait d'un discours de MARTIN LUTHER KING