Débattre, s'unir, agir..
En réponse à l'article paru ce jour : "Agressions d'élus : "Philippe Ribot alerte sur la situation dans le Gard".
Cher monsieur,
Je souhaite réagir à l'article paru ce jour : "Agressions d'élus : Philippe Ribot alerte sur la situation dans le Gard".
Je me rends ce jour au congrès des maires pour la première fois en 35 ans. Je pense avoir acquis une certaine réflexion sur le job.
Je salue la déclaration du Président départemental à la veille du congrès national. Il pointe 2 sujets sur lesquels je suis en désaccord. Normal : la diversité des tendances qui constitue l'AMF rend difficile à un Président de se situer au-dessus de la mêlée. Ce n'est pas pour autant que la prise de position est interdite. Lorsque le Président, tout glorieux de son mandat, a brigué la députation, il s'est senti obligé de se réfugier dans un ni-gauche ni-RN au second tour... Et l'extrême droite fut élue. La recherche du consensus (l'accord des "on" disait Raymond Queneau) ne se fait pas en passant à la trappe les Valeurs.
Le Président des élu-e-s trouve qu'il y a trop d'élu-e-s. Cela se discute et me paraît risqué pour la démocratie et pour l'efficacité. N'est-ce pas une richesse pour la France que, tous les 6 ans, 2 millions de citoyen-ne-s se lancent aux élections pour gérer les affaires publiques ? Pour les gérer au plus près et au mieux, contrairement aux agglomérats. Ils le font dans des assemblées fournies, étoffées et contradictoires, bien heureusement.
A Barjac, nous avions prévu 21 élu-e-s pour 19 autorisé-e-s. Bien nous en a pris. Aujourd'hui, une démission, un décès et un départ nous ont ramené à 18 et je ressens le manque. Le Maire et ses adjoints se cotisent pour indemniser 6 conseillers délégués de plus en charge d'une responsabilité précise. Les élu-e-s mènent de nombreuses réunions, ambassades, délégations, commissions... Ils mettent la main à la pâte, installent, font la vaisselle parfois, animent et payent de leur personne. Aucun n'est de trop ! Pas de "petits notables" comme disait Jean-Pierre Chabrol.
Au sujet de l'insécurité des élu-e-s, pas de panique. N'exagérons pas. Pour moi, le vrai danger, c'est cette politique insistante qui veut réduire le rôle des Maires à l'inauguration des chrysanthèmes et au suivi des directives des administrations.
Les choses, pour qu'elle soient résolues, doivent se faire au bon endroit, en vertu du principe de subsidiarité. Et le meilleur échelon, c'est la commune.
Bien cordialement,
Edouard CHAULET,
Maire de Barjac
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