A l'honneur

Les entreprises de travaux publics du Gard sur  la bonne voie pour décarboner leurs chantiers 

Des entreprises de travaux publics du Gard lancent des chantiers qui ont moins  d'impact sur l'environnement. DR 

Economie, Nîmes, Alès 

Publié le 11/12/2023 à 16:36 , mis à jour à 18:54 

YAN BARRY 

Les adhérents gardois à la Fédération régionale des travaux publics s'engagent de  plus en plus pour répondre aux exigences de réduction d'émission de gaz à effet de  serre. 

Sur les chantiers de travaux publics gardois, les entreprises mènent leur révolution pour  atteindre les exigences nationales de neutralité carbone en 2050. Plusieurs sociétés du  Gard ont déjà atteint le premier objectif de réduction de 40 % des émissions de carbone  d'ici 2030. 

Un véritable investissement pour ce secteur qui emploie 3 000 salariés répartis dans plus  de 200 entreprises du département, représente 470 M€ de chiffre d'affaires et dont 75  % de l'activité dépend des collectivités locales. 

"Les émissions produites par les travaux publics représentent en France 3,5 % du total  mais 50 % de celles-ci sont liées aux usages des infrastructures comme les transports",  souligne Florent Gianordoli, secrétaire général de la Fédération régionale des travaux  publics.

Neutralité carbone 

Pour se montrer encore plus écoresponsable et tendre vers la neutralité carbone d'ici  2050, ce secteur doit aussi maintenir une activité digne de ce nom. Ce qui est le cas malgré  l'envolée des prix des matériaux et la crise actuelle du logement. 

Christophe Ruas, président de la délégation gardoise de la FRTP, se veut optimiste : "Nous  ne sommes pas touchés par les problèmes connus dans l'immobilier. Quand on fait le  bilan de 2023, c'est une année à l'activité stable avec le maintien de la commande  publique. Et je suis optimiste pour 2024 avec une stabilité même si le coût des matériaux  et de l'énergie augmente." 

Dans la voirie, les aménagements, l'eau, l'assainissement, les réseaux secs, les énergies,  le génie civil, l'entretien, les travaux maritimes, les établissements de travaux publics  peuvent s'appuyer sur les commandes de collectivités locales sensibles de plus en plus à  l'impact environnemental. La FRTP a tenu à mettre en avant les actions concrètes  réalisées par plusieurs adhérents. Seeb (entreprise Bonnefille) favorise par exemple  l'économie circulaire pra la maîtrise des déchets. 

Pellet, Valette en avance 

L'entreprise Pellet, implantée dans le nord du Gard, à Barjac, a ainsi dépassé l'objectif de  réduction de 40 % des émissions. Spécialisée dans les carrières et travaux publics, cette  société de moins d'une cinquantaine de salariés a implanté des panneaux solaires dès  2017, utilisé des huiles hydrauliques biodégradables depuis plus de 15 ans et des  carburants biologiques depuis l'an dernier. Elle a mis en place un centre de tri des  déchets, est passée au led, etc. 

L'an prochain, Pellet compte réaliser un bilan carbone, lancer la reforestation avec l'Office  national des forêts, diminuer les consommations de pétrole au profit de carburant  alternatif, stocker l'énergie, etc. Tout cela pèse sur les finances de la société qui ne  bénéficie pas d'aides particulières. 

Autre entreprise à aller au-delà des 40 % de baisse d'émissions : Valette. Elle s'engage sur  le sociétal, social, économique et écologique grâce aux mécénats d'associations, sur la  qualité de vie au travail, sur la loi d'accélération des E.N.R. (énergies renouvelables) avec  ombrières photovoltaïques. 

La fédération gardoise a aussi évoqué de multiples exemples, grâce aux commandes du  Département : voie verte d'Anduze par Laupie TP avec un revêtement sablonneux,  aménagement de voirie (technique d'enrobé à froid de Colas) pour le Conseil  départemental du Gard à Méjannes-le-Clap dans le cadre de la future boucle pour  compétition paracycliste (préparation aux JO), retraitement de la chaussée de la RD62a  au Grau-du-Roi avec Eiffage. Des chantiers qui donnent le ton pour le futur.

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