Se souvenir, comprendre, agir
11 novembre 2024
44 dont un fusillé pour l’exemple et ceux qui en sont revenus blessés, gueules cassées, gazés, fous, taiseux. Notre campagne a payé un lourd tribu comme toutes celles de France où furent exclusivement les immenses destructions matérielles et les offenses à la Nature.
Chauffés à blanc par la propagande de guerre (la haine est toujours plus facile à exciter que l’amour), ils partirent joyeux convaincus que Berlin n’était pas loin, que la liberté viendrait des fusils et que Jaurès n’avait été qu’un mauvais prophète, un agent de l’étranger, lui qui disait aux travailleurs de tous les pays de s’unir.
Les femmes se sont misà la charrue, à l’usine et les enfants, à nouveau, à la mine… Le prix des canons et des mitrailleuses meurtrières emportait celui de la poule au pot et du beurre. Pauvres gens ! Se sacrifiaient ils pour la Patrie ou pour les coffres-forts ? Ils ont marché au pas sauf en 1915 à Noël où après les premières jonchées de 20.000 morts par jour les soldats sortirent des tranchées pour fraterniser, et puis en 1917 où les mutineries , férocement réprimées par des fusillés pour l’exemple afin de terroriser ceux qui ne voulaient plus avancer, se déclarèrent… Partout un ardent désir d’en finir avec cette boucherie, cette extermination industrielle de ce qu’il y a de plus vivant, de plus jeune, de plus revenu à la lucidité, contenu dans le peuple de France d’Angleterre et d’Allemagne et de Russie, se mit à ébranler le système capitaliste mortifère.
Aujourd’hui encore cultivons nous assez l’esprit de Paix ? Goûtons nous comme il faut nos avantages et le bonheur de vivre ? La beauté du monde ? La souffrance de certains peuples Le tonnerre des canons n’est pas loin, le fracas des avions terrifie et tue de pauvres peuples pauvres… La Terre n’en peut plus d’être malmenée. A chacun d’entendre sa conscience et de lutter pour sa liberté de pensée mail il faut agir. Notre pays martyrisé se doit de tout faire pour la concorde, les compromis et la Paix.
Louis ARAGON, jeune médecin auxiliaire écrit :
« Quoi toujours ce serait par atroce marché
Un partage incessant que se font de la Terre
Entre eux ces assassins que craignent les panthères
Et dont tremble un poignard quand leur main l’a touché ?».
Quoi toujours ce serait la guerre, la querelle
Des manières de rois et d
es fronts prosternés
Et l’enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Le bâillon pour la bouche
Et pour la main le clou ?
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