Joseph MATHIEU, un Homme de conviction qui a le courage de ses idées

  Pour les 120 ans de la loi 1905 de séparation des Eglises et de l'Etat

                             Interventions de Joseph MATHIEU

dans le CM de Barjac



Le 23 février 1912 suite à l'élection de Raymond POINCARÉ, Monsieur GUYNET propose d'envoyer un message de félicitations. (PV de la séance du 23 février 1913, RDCM 1913-1938)

Sont présents : Messieurs GUYNET maire, MARNAS adjoint, ANDRÉ, DUPOUX, RIFFARD, PASCAL, GAUTHIER, GONNET, PAILLON, MATHIEU, BORIE et ROUBAUD, LAVIE, PONS et DURAND conseillers. Monsieur GONNET est nommé secrétaire pour la session.

Dès le début de la séance, Monsieur le maire propose au conseil d'adresser à Monsieur POINCARRÉ une motion de félicitation à l'occasion de son avènement à la plus haute magistrature de la république.

À l'unanimité, moins les deux conseillers socialistes unifiés, le conseil municipal adopte la proposition de Monsieur le Maire et les termes arrêtés, ainsi qu'il suit :


"Le conseil municipal de BARJAC à Monsieur POINCARRÉ,

Président de la république

Monsieur le Président,

Au début de la session ordinaire de février, et au moment où l'Assemblée Nationale dans sa souveraine représentation de la France Républicaine vient de vous élever à la première magistrature de l'état, le conseil municipal de BARJAC tient à vous adresser ses sincères félicitations et à vous assurer de son plus entier dévouement.

Fiers de la haute estime que vous ont déjà témoigné les autres nations, nous avons le ferme espoir que votre septennat sera pour la France une nouvelle période d'honneur et de Paix, de grandeur et de prospérité, et que sous votre sage et clairvoyante impulsion, la République marchera résolument vers l'idéal de liberté démocratique et de justice sociale."

Barjac, le 23 février 1913"


Bien que Messieurs MATHIEU et ROUBAUD conseillers municipaux socialistes unifiés n'associent pas leur signature à celle de leurs collègues du conseil sur l'adresse votée au nouveau président de la république, Monsieur POINCARRÉ n'ayant pas été l'élu de leur groupe, ils n'en tiennent pas moins à reconnaître ses hautes qualités et ses mérites éminents.

Dans cette même séance, Monsieur RIFFARD ayant demandé la parole propose à Monsieur le Maire :

1° Qu'à l'avenir, messieurs les conseillers soient invités à la fin de chaque séance, à signaler les questions à porter à l'ordre du jour de la séance ultérieure, sans préjudice de celles que Monsieur le Maire portera d'office.

2° Qu'à l'avenir, dans les sessions ordinaires, sous le titre "Questions diverses", l'ordre du jour de chaque séance permette aux conseillers de présenter des observations ou des faits sur les questions qui n'auraient pu être opportunément inscrites à l'ordre du jour.

Le conseil s'associe à ses desiderata.


Dans la séance du 8 juin 1913, Monsieur MATHIEU, propriétaire cultivateur, propose le déplacement des horaires de convocation du conseil (PV de la séance du 8 juin 1913, RDCM 1913-1938), celui-ci étant, ce jour, convoqué à 14 heures.

Sont présents : Messieurs GUYNET maire, MARNAS adjoint, ANDRÉ, DUPOUX, RIFFARD, GAUTHIER, GONNET, MATHIEU, BAUD, ROUBAUD, LAVIE, et DURAND conseillers et absents : PASCAL, PAILLON, BORIE et PONS. Monsieur GONNET est nommé secrétaire pour la session.

Au début de la séance, Monsieur MATHIEU propose la motion suivante :

"Le conseil Municipal désireux d'être toujours le plus nombreux possible aux séances, décide qu'il soit tenu compte pour les convocations de la presse, des travaux agricoles et qu'à l'avenir, surtout en été, les réunions aient lieu à 8 heures du soir et passe à l'ordre du jour"

Après explication de Monsieur le Maire, qui ne peut accepter cette motion qui serait un blâme, de la convocation pour la séance du jour, le conseil décide par 8 voix contre 3, qu'il n'y a pas lieu de mettre aux voix la motion. 


Dans la séance du 18 novembre 1917, il est fait part d'une manifestation de soutient aux enfants de Barjac " Morts pour la France", ayant eu lieu le 11 du même mois. Date prémonitoire, puisqu'un an, jour pour jour, après cette date sera signé l'Armistice (PV de la séance du 18 novembre 1917, RDCM 1913-1938).

C'est dans cette même séance qu'est soulevé pour la première fois le problème ALZAS, à l'origine de conflits personnels opposant GUYNET à RIFFARD et ANDRÉ.

Sont présents : Monsieur RIFFARD Edmond, conseiller délégué, faisant fonction de maire, le maire étant mobilisé et l'adjoint démissionnaire, ANDRÉ, DUPOUX, PASCAL, GONNET, LAVIE, ROUBAUD, PONS, MARNAS, PAILLON et DURAND conseillers 

Sont absents Monsieur GUYNET maire et BORIE, mobilisés.

Monsieur le président rappelle à Messieurs les conseillers que conformément à leur adhésion à son projet d'honorer par une manifestation patriotique commémorative les enfants de BARJAC "Morts pour la France", la solennité a eu lieu le 11 novembre 1917 avec un concours admirable de la population. Ainsi qu'il avait été convenu les frais acceptés à forfait par Monsieur GALVIER pour l'organisation générale s'élèvent à 150 francs. Monsieur le président demande au conseil d'autoriser le paiement de cette somme à Monsieur GALVIER en la prélevant à l'article 94 "dépenses imprévues" dont le crédit de 800 francs présente un solde à disposer de 521, 25 Francs.

À ce moment, monsieur MATHIEU, ayant demandé la parole, lit la déclaration suivante dont le conseil accepte la transcription au procès verbal de la séance.

"Messieurs, quand le garde est venu chez moi soumettre à ma signature en faveur du service religieux pour ceux qui sont tombés pour la patrie, j'ai répondu que je ne faisais aucune opposition mais que je ne donnais pas ma signature. Je veux tenir parole, je ne veux pas faire opposition. Vous avez cru bien faire, je m'incline, mais je décline aussi la responsabilité. Cette feuille ayant été présentée individuellement, je n'ai pas pu exposer les motifs qui m'empêchent d'y adhérer. Je tiens à profiter de cette session pour les exposer. Si j'ai autant que vous, messieurs, à cœur d'honorer, mieux, de glorifier les innocentes victimes tombées par le fait du cataclysme que nous subissons, je tiens à les honorer toutes, mais toutes au même degré. Hors j'estime que l'on ne le peut dans une confession. J'ai craint que certains de mes amis, qui comme moi ont soutenu la loi de séparation des églises et de l'état, qui consacre la liberté de penser, frémissent au fond de leur tombe et me crie : "Misérable combien t'a t'on payé pour nous amener après notre mort là ou nous n'aurions pas été vivant. Ce n'est pas pour cela que nous nous sommes battus." Messieurs, le jour où vous ferez une manifestation libre de toute confession, je serai à votre côté parce que là, je ne verrai que l'honneur de tous ceux qui sont tombés. Chaque confession a le droit d'honorer les siens, mais la république doit cet honneur à tous. Sachez que je suis un militant convaincu du respect de toutes les croyances, j'estime qu'elles sont toutes bonnes à la condition qu'elles soient sincères.

Pour ces motifs, je répudie la manifestation du 11 novembre 1917.

Après cette lecture Monsieur le président répond à Monsieur MATHIEU que chacun portera sa responsabilité mais que la sienne ne sera pas moins lourde, la journée du 11 novembre ayant prouvé que l'initiative de commémorer les enfants de BARJAC "Morts pour la France" avait répondu aux sentiments et à l'opinion de la population tout entière.


Le 11 novembre 1918, l'Armistice est signé. Trois semaines plus tard, le conseil se réunit en présence de son maire Monsieur GUYNET.

Il n'a pu assisté pendant la période de guerre qu'à un ou deux conseils (PV de la séance du premier décembre 1918, RDCM 1913-1938) ;

L'an mil neuf cent dix-huit et le premier décembre, à quatorze heures, le conseil municipal de la commune de Barjac régulièrement convoqué s'est réuni, au nombre prescrit par la loi, dans le lieu habituel de ses séances, en session ordinaire du mois de novembre, sous la présidence de Monsieur P. GUYNET, maire

Sont présents : Monsieur GUYNET maire, DUPOUX, LAVIE, MATHIEU, PASCAL, ROUBAUD, GONNET, PAILLON, PONS.

Sont absents : MARNAS, RIFFARD, ANDRÉ et BORIE.

Monsieur GONNET est nommé secrétaire pour la session.

Dès l'ouverture, Monsieur le Maire adresse au conseil, l'allocution suivante :

Messieurs, en ouvrant cette séance, la première après la signature de l'armistice du 11 novembre, qui a mis fin à la grande guerre et au plus épouvantable cataclysme qu'ait jamais connu l'humanité, bien que nos sentiments ne puissent se traduire par d'aussi imposante et enthousiastes manifestations que celles qui se produisent dans les grandes cités, je crois, dans une sincère manifestation de l'union sacrée, être l'interprète de toute la population de Barjac, en adressant l'expression de notre profonde admiration et de notre reconnaissance à ceux qui, par le sublime sacrifice de leur vie, leur abnégation, leur dévouement et leur géniale volonté, ont obtenu le triomphe éclatant de la civilisation sur la barbarie et ont sauvé le monde de l'esclavage longuement mutilé et formidablement préparé par le boche dans son insatiable et machiavélique ambition. Afin de conserver dans les annales de notre modeste commune, le souvenir impérissable de ce triomphe, je vous demanderai de bien vouloir adopter la délibération suivante :

1° Les membres du conseil municipal de Barjac, soussignés, dans leur séance du 1er décembre 1918, adressent leur plus profond sentiment d'admiration et de reconnaissance à nos héroïques poilus, à leurs chefs, à nos fidèles alliés, aux maréchaux JOFFRE, FOCH et PÉTAIN, au grand ministre CLÉMENCEAU, et à tous ceux qui, dans un effort suprême, inspiré par le plus haut sentiment de la patrie, du droit et de la justice ont, enfin, chassé l'ennemi qui profanait notre sol depuis plus de quatre ans, et l'ont rejeté au-delà du Rhin, lui accordant, terrassé, un Armistice dont les conditions préliminaires donnent la certitude que les conditions inflexibles et justes de la paix, en faisant expier aux barbares, l'immensité de ses crimes, renouvelés et poursuivis, même en violation de l'armistice, feront obtenir aux victimes de justes dédommagements, mettront pour l'avenir l'humanité à l'abri d'une nouvelle agression et soumettrait définitivement les énergies de la force à la légitimité du droit.

2° Le conseil, dans un enthousiasme élan de fraternité, adresse son salut à l'Alsace et à la Loraine dont le retour pur et simple à la mère patrie est la plus éclatante signification, de notre écrasante victoire.

3° Il applaudit à la décision du Parlement déclarant que le maréchal FOCH et le citoyen CLÉMENCEAU ont bien mérité de la patrie.

4° Il charge, dès maintenant, le maire d'étudier les conditions dans lesquelles, un monument commémoratif à la mémoire des enfants de la commune, ou du canton "Morts Pour la France", pourrait être élevé sur une place publique.

5° Le conseil tient enfin, à l'aurore de la paix, à s'incliner devant les tombes de ses compatriotes tombés au champ d'honneur et à adresser, encore une fois, à leur famille en deuil, l'expression de ses douloureuses et fraternelles condoléances. Gloire aux vainqueurs. Vive la France et ses généreux alliés.

L'allocution et les délibérations exposées ci-dessus mises aux voix, le conseil à l'unanimité, en vote l'inscription sur le registre des délibérations.

Aussitôt après, la parole, sur sa demande, est donnée au conseiller MATHIEU.

Monsieur MATHIEU s'élève contre certains passages, des idées exposées par le maire et ne peut admettre que le peuple Allemand soit confondu avec les impérialistes, et tenu responsable de la guerre et de ses atrocités, comme les hommes qui étaient au pouvoir.

Il s'élève également contre la décision du Parlement Français déclarant que le maréchal FOCH, et le citoyen CLÉMENCEAU avaient bien mérité de la patrie. L'anonymat aurait dû être observé, tout le monde ayant fait son devoir, et la République seule pouvant être proclamée comme ayant bien mérité de la patrie.

Monsieur le Maire lui répond qu'il ne peut partager la manière de voir du conseiller MATHIEU et croit devoir, en maintenant les accusations portées contre tout le peuple Allemand, rappeler les crimes innombrables commis depuis le début de la guerre et qui se sont continués même après l'Armistice, certifiés par des témoignages indiscutables et des actes authentiques et affirmer à nouveau que la responsabilité incombe aussi bien à ceux qui les ont dirigées, ou accomplis avec une cruauté qui ne trouve pas d'exemple dans l'histoire et qu'en maintes circonstances, il est établi que du Kaiser au général en chef, aux généraux et jusqu'au plus humble des soldats, ils se sont tous comportés, comme des voleurs, des incendiaires, des pillards et des assassins. Il s'impose que Justice soit faite.

Proclamant encore plus haut les mérites du général FOCH et du grand ministre, le maire termine en concluant que c'est la République, elle-même sauvée par ses deux grands patriotes ,qui pour les remercier avait proclamé, par la voix du Parlement, qu'ils avaient bien mérité de la patrie.


Dans la réunion du 23 février 1919, le conseil aborde le projet de création d'un monument commémoratif de ceux qui sont "Morts Pour la France" "(PV de la séance du 23 février 1919, RDCM 1913-1938)

Sont présents : Monsieur GUYNET maire, DUPOUX, MARNAS, PASCAL, GONNET, PAILLON et PONS et absents : RIFFARD, MATHIEU, ROUBAUD, LAVIE, ANDRÉ et BORIE.

Monsieur GONNET est nommé secrétaire pour la session.

Ouï, Monsieur le Maire, dans ses explications et l'exposé des renseignements déjà recueillis, au sujet de l'exécution du monument commémoratif des enfants de la commune "Morts pour la France" dans la guerre 1914-1918, le conseil municipal émet l'avis :

1° Qu'il y a lieu à la prochaine séance, de nommer une commission chargée d'examiner toutes les questions relatives à cette œuvre patriotique.

2° Que la somme de trois mille francs, figurant au budget additionnel de 1918, destinée à un crédit d'avance pour le ravitaillement et non employée, sera attribuée à cette œuvre.

3° Qu'une souscription sera ouverte.

4° Qu'un secours serait demandé à Monsieur le ministre de l'intérieur, en même temps que des armes et trophées seraient demandées à Monsieur le ministre de la guerre, pour former l'enceinte du monument.


Concernant l'érection d'un monument aux Morts, il est décidé de créer un comité pour l'établissement de celui-ci. (PV de la séance du 15 juin 1918, RDCM 1913-1938)

Sont présents : Monsieur GUYNET maire, DUPOUX, LAVIE, MATHIEU, MARNAS, PASCAL, GONNET, PAILLON, 

Sont absents : RIFFARD, ROUBAUD, PONS, ANDRÉ et BORIE.

Monsieur GONNET est nommé secrétaire pour la session.

Le Maire soumet à nouveau au conseil le projet d'érection d'un "Monument du Souvenir" à élever dans le pays, pour commémorer la mémoire des enfants de Barjac, morts pour la patrie.

Le maire donne lecture d'une lettre de Monsieur le sénateur Gaston DOUMERGUE, ancien président du conseil, qui veut bien accepter le patronage de cette œuvre et se met à la disposition de la commune pour l'aider de son appui puissant et éclairé ; il donne également lecture des lettres de Mme Francis BASTIDON qui, elle et sa famille, ouvre généreusement les lettres de souscription en s'inscrivant pour 350 francs.

Que Monsieur le Maire, le conseil croie devoir tout d'abord adresser ses remerciements à Monsieur le sénateur DOUMERGUE et à la famille BASTIDON dont certainement l'exemple sera suivi par la population tout entière.

Afin d'assurer l'exécution de cette œuvre d'un caractère essentiellement patriotique et de reconnaissance envers les enfants du pays qui ont payé de leur vie la défense et la victoire de la patrie, le conseil décide :

1° Qu'il sera nommé un comité d'organisation et d'exécution.

2° Que l'emplacement proposé par le conseil sera au sommet du JEU de BALLON, couronnant un escalier en fer à cheval qui remplacerait celui qui existe déjà, conduisant à la porte et en bordure de l'avenue de CHAILLOT.

3° Qu'il sera ouvert une souscription recueillie par le comité.

4° Que le conseil municipal inscrit la commune pour une somme de 4000 francs qui figurera sur le budget additionnel de 1919.

En conséquence de la délibération et des décisions ci-dessus, le conseil nomme :

Monsieur Gaston DOUMERGUE, sénateur, ancien président du conseil, président d'honneur

Messieurs GUYNET maire, Président

ROMANET curé, vice-président

PRADIER Théophile, Secrétaire

ALTIER, trésorier

Madame de GRILLEAU

Messieurs Francis BASTIDON

Le Docteur ROQUES                            Membres

Émile DUPLAN

GERVAIS

TAULELLE Joseph


Tous sont donc membres du comité du Monument aux Morts.

Théophile PRADIER, nommé secrétaire du comité est aussi, depuis mars 1918 secrétaire de Mairie, nommé par Monsieur RIFFARD.

Le docteur André ROQUES, célibataire âgé de 52 ans, meurt le 21 juillet 1920 à BARJAC. Une place porte depuis son nom à BARJAC.

À la suite des propositions faites par le maire, le conseiller MATHIEU demande la parole. Il déclare :

"1° Que malgré tout le respect qu'il porte et toute la douleur qu'il ressent, il ne peut s'associer à l'œuvre qu'on propose ; Il s'appuie sur les motifs suivants. D'abord que le mandat du conseil est périmé ; qu'il doit administrer sans engager des dépenses qui n'ont pas une urgence absolue, qu'il appartient à ses successeurs après que les électeurs se soient prononcés, de dire si oui ou non, il y a lieu de faire cette dépense ;

2° Que d'après le peu qu'on connaît du traité de Paix, il est en contradiction avec les promesses faites par le gouvernement pendant la guerre, qui criait sur tous les tons, qu'on faisait la guerre du droit, qu'une paix juste et durable devait terminer la guerre. Il dit que, puisque la guerre se termine par une paix des gouvernements, et non par une paix des peuples, elle doit être considérée, comme l'ont été toutes les guerres, et dit que si les morts des guerres antérieures sortaient de leur tombe, voyant un monument à la mémoire de ceux morts pendant cette dernière, ils réclameraient justice pour eux;

Il demande à ses collègues s'ils croient agir en bon français, et en administrateurs avisés, en créant des dépenses qui n'ont pas une urgence absolue, au moment ou l'état de nos finances est critique; 

Que les contribuables vont être acculés d'impôts, que le prix de la vie est supérieur au salaire, qu'un mécontentement général existe dans les masses et qui pourrait demain, se traduire par une action et qu'il pouvait se faire que dans un avenir prochain on n'ait pas de trop de toutes les ressources pour faire face à des misères qui peuvent surgir , et qu'il croit être celui de la grande majorité des Français il est plus urgent de soulager les vivants que d'élever un monument aux morts.

Il demande au conseil, pour le moment tout au moins, de rejeter le projet de ce monument".

Monsieur le Maire après avoir écouté les observations faites par le conseiller MATHIEU, lui répond qu'il ne peut en admettre le sens et se refuse à le suivre sur le terrain où il voudrait l'engager et qui lui semble complètement étranger à l'idée même du monument que Barjac comme d'ailleurs la France tout entière, tient à élever à ses chers morts pour en commémorer l'héroïque sacrifice.

Il ne veut voir, dans l'érection de ce monument par une collectivité, que la même intention, que la même idée que celles pieusement animent un père et une mère traçant une inscription sur une pierre, sur le tombeau de leur enfant.

Que, si, d'ailleurs dans sa seconde considération, en faisant intervenir les conditions de Paix et en rappelant ce qui s'est passé après les guerres antérieures, Monsieur MATHIEU rejète l'idée même du monument, il ne fait que s'y opposer momentanément en raison de l'inopportunité, dans ses autres considérations,

Le conseil est alors consulté et, à la majorité de 7 voix contre 1, approuve l'érection du monument et les propositions du maire, énoncées dans la délibération ci-dessus.


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