NOEL: trêve des confiseurs mais pas trêve de plaisanteries

Chers enfants,

Je reviens, rassurez-vous.

Je prends mon courage à deux mains… et ma hotte. Mais il faut que je vous le dise : l’année dernière encore j’ en ai entendu des rudes à mon sujet et j’ai vu des horreurs. C’est vrai que je ne travaille que deux nuits par an. Ce n’est pas une raison pour me traiter de « fainéant » !  Dès lors que le service des enfants est assuré nickel, il n’y a rien à dire. Ma productivité est au top. Les banques, la dette en berne, c’est pas ma faute ! Verts de peur devant ma couleur rouge… des enfants de Neuilly me huaient « sale barbu », « vilain chevelu », «soixante huitard », pire que si j’étais Mélenchon !

Faîtes comme moi, oubliez les offenses et aimez tout le monde.

Toutes les minutes douze de vos frères meurent de faim : vous comprendrez pourquoi je ne livrerai pas que des jouets mais aussi des repas, sans poison lent…

A ma dernière descente, j’avais du mal à respirer et il faisait trop chaud. A Noël, ce n’est pas normal ! Et ça pétaradait un peu partout. Seuls les fusils à tirer dans les coins s’étaient tus. La « trêve des confiseurs », qu’ils disent,  vos grands. Ah, s’il pouvait s’en suivre celle des galettes puis des œufs de Pâques, celle des cerises, des vendanges et la trêve tout court et éternelle, j’aurais la Paix et ce serait Noël tous les jours pour de bon ! Ils ne s’aimeront donc jamais entre eux, ces grands, ces mauvais frères ?  Je les ai notés d’un triple «C» si vous voulez savoir. Comme ça, s’ils trouvent à redire à votre carnet scolaire, vous saurez leur répondre.

Je vous aime et ne vous aimerai jamais assez, enfants gâtés, levure d’un monde nouveau, espoir.

Le maire Noël,

Edouard CHAULET